Le Lin en centre bretagne 

Les « Toiles Bretagnes » ont fait la richesse du centre Bretagne durant 2 siècles

Les célèbres « Toiles Bretagnes » marquent de leur empreinte, le paysage et le patrimoine architectural des pays d’Uzel, de Loudéac, Quintin et Moncontour. La route du lin, à Uzel et Saint-Thélo, fait revivre l’âge d’or de cette activité textile du Centre Bretagne.

Deux sites muséographies, la Maison des toiles à Saint-Thélo, l’Atelier du tissage à Uzel, mais également les nombreuses et belles maisons de marchands, le patrimoine religieux ou encore les anciennes halles aux toiles… sont les témoins de cette épopée manufacturière, entre les XVIIe et XIXe siècles, et font aujourd’hui toute la richesse patrimoniale de la Route du lin.

Ces deux musées ont pu voir le jour grâce au travail de collectage d’Alain Le Noac’h et Jean Martin qui a publié une étude complète en 2000 dans les Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest intitulée « Un échec proto-industriel : la manufacture des « Toiles Bretagnes ». On découvre ainsi que « l’essor toilier en centre-Bretagne s’est organisé autour de trois pôles dominants. Ceux-ci se caractérisant d’abord par une ruralisation des lieux de tissage, ensuite par une production de qualité (des toiles fines de lin destinées aux marchés espagnols et latino-américains) et enfin par l’insertion de cette production dans un réseau régional et international de transfert ».

L’époque pendant laquelle s’est développée la manufacture des « Bretagnes » est parfaitement cernée soit de 1650 à 1830. Puis le commerce des toiles a décliné à cause de l’embargo anglais, la concurrence du coton et l’indépendance de l’Amérique latine, notamment.

Grâce à Daniel Le Goff, devenu maire de Saint-Thélo en 1995 un comité de pilotage a été crée pour échanger sur l’histoire des toiles et valoriser le patrimoine. Avec son équipe, ils ont saisi l’opportunité de racheter une maison de marchands, la maison Boscher de Langle, en ruine mais néanmoins mise en vente par son propriétaire. Le projet a été piloté par le département de la Pays d’Accueil. Puis le e 11 septembre 2001 la communauté de commune vote en faveur du projet et en assure la maîtrise d’ouvrage et accompagne la petite commune dans la création du musée qui sera inauguré en 2004.

Les recherches menées par Bernard Hulin (mandaté dans le cadre de la création du musée) dans les pas de ceux qui avaient retracé l’histoire de la manufacture des toiles, ont permis au grand public de mesurer l’importance du patrimoine avec d’innombrables maisons de marchands, construites sur le modèle des malouinières. Elles jouxtent les maisons de tisserands, beaucoup plus modestes et encore plus nombreuses. Il y a eu jusqu’à 400 métiers à tisser à Saint-Thélo.

Dans la lancée de la création du musée, l’artiste Japonais Tadashi Kawamata a été sollicité pour créer une œuvre moderne dans la commune, avec le soutien de la Fondation de France. Il a décidé de mettre en valeur deux petites maisons de tisserands (qui auraient dû être rasées pour en faire un parking) « pour ne pas oublier ceux qui ont travaillé et fait la richesse des marchands ». Enfin la passerelle est perçue comme une ouverture sur le monde.
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Aujourd’hui, ce patrimoine remis en valeur est un véritable atout pour l’attrait du centre Bretagne.