Commémoration de libération-Août 2019
Saint-Caradec et Trévé unis pour la commémoration
Cette commémoration a débuté au calvaire de Trévé ou 3 résistants, Marcel Jégard, Lucien Cuny et Gaston Bardinet, qui au cours de la nuit du 3 août sont tombés sous les balles allemandes. Les participants à cette commémoration se sont ensuite rendus à Bonamour, site de parachutages d’armes. Le maire de Trévé a remercié la famille Saillard Donnio qui a mis ses terrains à disposition et restauré la fontaine Saint-Eutrope autour de laquelle s’est déroulée la cérémonie.
40 t de matériel parachuté
C’est dans cette prairie, très large au bord de l’Oust, qu’eurent lieu les parachutages d’armes en juillet 1944, après le Débarquement. La résistance loudéacienne avait besoin d’armes pour effectuer ses missions. Quatre parachutages y ont eu lieu entre le 14 et le 30 juillet, représentant plus de 40 t d’armes, d’explosifs mais aussi d’essence, de pneumatiques, de vélos, de nourriture (sous forme de ration militaire), de cigarettes et d’uniformes. Ils permirent l’armement et l’équipement de tout le bataillon de Loudéac (100 à 150 FFI).
Après Trévé, c’est à Saint-Caradec que s’est poursuivie la commémoration des combats de 3 et 4 août 1944.
Au Pont du Moulin
Au Pont du Moulin, une gerbe a été déposée au pied de la plaque portant les noms de l’Américain Arthur Grossman, seul mort américain des combats de la Libération dans le sud des Côtes-du-Nord, mais aussi de François Bescond, gérant de la coopérative agricole, et de Maurice Marigot. Ce 4 août 1944, ce dernier est chargé d’aller chercher les Américains à La Ville-Hervé pour les guider à travers champ vers le Moulin de Saint-Caradec. Le gué de l’Oust était miné, tous les trois sont morts dans l’explosion de la Jeep.
Place du Martray
Le 9 juin 1944, à 16h30, François L’Hostis est martyrisé et pendu par les Allemands à un support électrique sur la place de l’église au bourg de Saint-Caradec. Après l’avoir fait monter à une échelle placée le long du mur d’un café, les Allemands le pendent sous les yeux de la population rassemblée et atterrée... Avant leur départ les Allemands donnent l’ordre au maire de ne descendre le cadavre qu’à l’expiration du 3ème jour. Un panneau est accroché à son cou par ses tortionnaires, sur lequel on pouvait lire : « Voilà ce que nous faisons à celui qui nous tire dans le dos ; celui-ci était le chef d’un groupe de terroristes ». Le 12 juin 1944 le corps de François L’HOSTIS est descendu et ce n’est que plusieurs semaines plus tard qu’il sera identifié. François L’HOSTIS avait 19 ans, il est la neuvième des huit victimes du groupe de parachutistes de la Wehrmacht, pris en otages et pendu le long de la route de Carhaix à Saint-Caradec.
Le supplice de creuser sa tombe
Le cortège s’est ensuite rendu à la stèle érigée dans la propriété Lejeune, à la mémoire de Georges Divenah, d’Hémonstoir. Ce dernier a été capturé par les Allemands au moulin de Belle-Île. Il était en possession d’une arme. « Il a été conduit au siège de la Kommandantur dans la propriété Le Deuff. Jugé sommairement, il a dû creuser sa tombe avant d’être exécuté et enterré sur place ».
Près du cimetière
Une autre stèle, près du cimetière, porte les noms de Jean-Baptiste Boscher et Joseph Sommier. Le 3 août 1944, ils ont été arrêtés à Saint-Thélo, avec Jean Le Gueut, pour transport d’armes. Jean Le Gueut, qui connaît un peu l’allemand, comprend que l’ordre a été donné de les fusiller sur-le-champ. Il réussit à sauter par-dessus le mur du cimetière et à s’échapper. Ses compagnons n’ont pas cette chance et tombent sous les balles allemandes.